Quand elle disparaît, une part de soi qui s'abritait dedans, la suit immédiatement dans sa mort.
Mais sans la mémoire. Qui demeure. Et nous console.
Chaque fois que je vois les décombres funestes d'un demeure en allée pour toujours, je me sens un peu disparaître moi aussi..
Une peine m'envahit. Une peine pour elle. Pour ceux et celles qui l'ont habités. Qui les ont aimé tous ces murs, ces plafonds, ces pièces de vie..où la vie s'est écoulée.
La peine pour leur peine, avec leur peine.
Cette peine-perte, humaine et nostalgisante me mine dans mon empathie.
Vivre par procuration, à travers l'autre et avec, cela doit ressembler à cela, au fond.
Quand un confrère de la blogosphère, Jack, m'a appris le fait de l'incendie de l'Hôtel Jean-Dequen, j'ai pensé à tout. À ma famille qui l'avaient sans doute fréquenté.
Et au patrimoine du Saguenay. Et j'ai eu mal d'en moi. D'en mes racines profondes.
Elle était de passage dans la région pour donner un spectacle, je ne me souviens plus où. Elle est morte quelques années plus tard, en 1984.
( ... )- Enfin, je suis passée devant le Halfway Inn, puis le Jean-Dequen à peu près deux cent mille fois, puisqu'il était à l'angle des boulevards Mellon et du Royaume (anciennement la route 170), que j'empruntais quotidiennement ou presque, pour le travail ou chaque fois que je devais me rendre à Chicoutimi. La bâtisse au charme suranné faisait vraiment partie du paysage, mais depuis quelques années, elle semblait plus ou moins à l'abandon. Il ne subsistait pas grand-chose de sa gloire passée. (Voyez l'inscription sur cette carte postale: "The pride of the Saguenay", rien de moins, et en anglais à part ça). "
Des mots.D'émotions-mêmes. Qui illustrent le fait de notre propre humanité. De notre propre sensibilité d'être. En vie. Et de ressentir.
Merci la vie !
Merci à Denise Pelletier.
Le Halfway... moi aussi j'y ai des souvenirs; pas l'hôtel, mais ce secteur qui était à mi-chemin (d'où son nom) entre Arvida et Jonquière. Un jour je viendrai peut-être les raconter. Merci pour ce billet.
RépondreSupprimerMerci d'avoir fait écho à ma note sur la disparition de cette vénérable institution arvidienne. Et bravo pour votre blogue!
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