samedi 12 mars 2011

La mémoire de la mère





Maison au coin de Talon et Hudson.



Stella, ma mère était une femme sociable. Je lui ai toujours connu plusieurs ami(e) s. Et elle était fidèle dans ses liens. Il était fréquent de les recevoir à la maison ou d'être reçu par elles. Notamment dans cette maison ci-dessous; j'en reparlerai plus loin. Je me souviens aussi d'enflammées et longues conversations téléphoniques et de lettres également. J'avais l'oreille et la langue bien tendues pour tout savoir. Je sentais ma mère devenir nostalgique, mélancolique dans ces instants. Mais en même temps, elle était bien, heureuse, avec les siens dans ses yeux et dans ses oreilles. Ma mère était exactement comme moi, elle a passée sa vie à s'ennuyer des personnes qu'elle aimait et qui n'étaient pas près d'elle. Pour elle, les gens qui s'aiment ne devraient jamais être séparés. Même pas par la mort. Je la trouvais fidèle dans ses amours..Elle avait la mémoire longue, la mémoire des êtres, de l'amour, surtout..Mais la mémoire tout court aussi. Pour les date de naissance, les numéros de téléphone, etc..
Cette mémoire me fascinait tellement. Enfant, je la questionnais tant que je pouvais, sans satiété sur ses souvenirs. Je les faisais miens complètement. Et jamais je n'ai senti aucune impatience de sa part..Jamais.
J'aimerais si fort me souvenir de tous ses souvenirs. Je pourrais les écrire. Les remémoriser. Les garder intact à tout jamais. Les perpétuer même. Ils étaient si beaux, si doux, si... humains.
Mais je me suis quand même souvenu de la maison. De la maison de son amie. Dès que je l'ai vue, j'ai su qu'elle était reliée à ma mère. C'est en explorant le quartier de ma petite-enfance, redevenu le mien depuis l'été dernier, que je recroisai la maison. J'en fis les clichés que voici.
Le Madame Tremblay et Madame ma mère s'étaient connues chez les filles D'Isabelle dans les années 50-60. Avant qu'elle ne m'adopte. Nous étions allés quelques fois la visiter dans cette maison. Tous ces souvenirs me stoppèrent net devant ses murs. Et ma mère me revint. Et Madame Tremblay, et sa mémoire dans la mienne. J'eu le réflexe de frapper à cette porte. Sans trop réfléchir. Au cas où l'amie de ma mère y serait encore . Pas celle d'hier mais celle d'aujourd'hui, au crépuscule de ses jours. Et Je la savais plus âgée que ma mère qui était née en 1928. Mais c'était quand même plausible qu'elle soit encore de ce monde.J'arrêtai de penser et fis toc toc toc. J'attendai, j'attendai. Jusqu'à ce qu l'on me vit.
-Oui ? Qu'est-ce que l'on peut faire pour vous ? La voix venait d'en haut. Il y avait deux femmes. Et l'une des deux me parla de Madame Tremblay.
- Elle est à son chalet. Quand je la verrai, je lui dirai que vous êtes passé. Sans faute. Revenez la semaine en matinée, vous avez plus de chance de la rencontrer.
Je revins donc quelques jours plus tard. Et je rencontrai une Madame Tremblay. Mais hélas ce n'était pas la bonne. Il s'agissait plutôt de sa bru qui m'annonca son décès quelques années plus tôt. Mais elle me fit la promesse de me faire parvenir une photographie de son homonyme.
Je l'ai reçue dernièrement. C'était bien elle. Bien l'amie de ma mère. Et cette maison, sa maison.
Chaque fois que je retourne devant, je suis celui qui se souvient..d'une maman qui avait de la mémoire pour les êtres et qui les perpétuais.
Alors Madame Tremblay, avec mes petits mots et à ma manière...vous reprenez possession du présent.

1 commentaire:

  1. Je connais bien cette maison. J'y suis allé souvent. Les Tremblays y demeurais - Éric et son jeune cousin Alain. Que de souvenirs. Je demeurais coin Roberval et Talon et cette maison était tout près. Salutations.

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