mercredi 9 décembre 2009

type courant des maisons de la province











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Au début du XIXe siècle, les trop nombreux habitants de la vallée du Saint-Laurent partent en quête de nouvelles terres à cultiver. Pour contrer l’émigration massive vers l’Ouest et les États-Unis, le clergé et le gouvernement unissent leurs efforts. Ils favorisent la colonisation, d’abord au Saguenay–Lac-Saint-Jean et en Gaspésie, puis dans les Hautes-Laurentides et en Abitibi.



Dans les nouvelles paroisses, l’épopée de la colonisation donne naissance à une architecture spécifique : la maison de colonisation. Il s’agit d’abord d’une réplique de la maisonnette faubourienne, petit carré de bois couvert d’un toit à deux versants. Plus tard, il arrive souvent que cette construction devienne l’annexe d’une maison agrandie. Cet habitat, certes sommaire, survit dans plusieurs régions et occupe une place importante dans la mémoire du Canada français. Maison typique du colon-cultivateur, elle demeure, tout au long du XIXe siècle, l’œuvre de particuliers. Ils en multiplient les exemplaires, imprégnant l’imaginaire collectif de cet univers axé sur l’essentiel et la survie.


Au XXe siècle, ce symbole de la conquête de nouvelles terres devient la responsabilité de la collectivité tout entière. L’État s’engage alors dans ce domaine, avec un ministère de la Colonisation. Celui-ci, dans les années 1930, propose des plans de prototypes – des maisons de 20 pieds sur 24, avec une grande salle familiale, deux chambres au rez-de-chaussée et deux chambres à l’étage. Le gouvernement en subventionne la construction. Le premier ministre Louis-Alexandre Taschereau n’affirme-t-il pas, en 1934, que le bonheur se trouve « dans la petite maison grise et dans le foyer heureux de la campagne » ?


Cette pratique ne sera égalée au Canada, à cette échelle, qu’avec la création en 1940, par le gouvernement fédéral, de la société Wartime Housing Limited. Dès lors, la maison de colonisation québécoise devient un véritable archétype. On la reproduit, à Arvida par exemple, comme « type courant des maisons de la province », grâce auquel une large part de la population du Québec a assuré sa survie.




http://www.maisonlamontagne.com/sections/sections.asp?idTheme=T09&idRamification=R00

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